XIVème siècle – L’Hôpital de Vézelise

XIVème siècle – L’Hôpital de Vézelise

Un document de la fin du XVème siècle révèle que le premier  hôpital de Vézelise, appelé Hôtel-Dieu, fut fondé au XIVème siècle par Marguerite de Luxembourg, épouse de Henri V, comte de Vaudémont.

Enluminure extraite du Livre de vie active de l’Hôtel-Dieu de Paris de Jehan Henry, vers 1482-1483
Enluminure extraite du Livre de vie active de l’Hôtel-Dieu de Paris de Jehan Henry, vers 1482-1483

Selon une étude de Lucien Husson et Lucien Charles, “ce premier hôpital était situé tout près de l’église, face au grand portail”. Les locaux n’étaient certainement pas vastes; un inventaire dressé en 1600 fait état d’un matériel restreint: “8 luts de plume, 6 couvertures, 12 draps, 3 pots, 2 chandeliers, 2 chaudrons de cuivre, 2 pots de fer, 2 coffres, 7 châlits en sapin…”.

En 1626, Didier Virion fit don à la ville et à l’hôpital d’une somme de 6500 F, avec cette mention: “Il sera permis que les rentes provenant de sa donation, les quatre premières années, soient employées à la construction d’un hôpital plus spacieux.”

Le conseil de ville achète alors un terrain près de la porte Notre-Dame et c’est ainsi que fut construit, adossée aux murailles de la ville, la partie la plus ancienne de la maison qui a conservé cette fonction jusqu’à il y a encore quelques années.

C’est un architecte de Nancy, Jean Lahier qui conçu ce premier bâtiment. Le rez-de-chaussée était occupé par un dortoir de 24 lits, qui donnait à une extrémité sur le jardin, alors que l’autre côté était prolongé par une petite chapelle. La sacristie de cette chapelle occupait la place donnant sur la cour intérieure et de l’autre côté se trouvaient les cuisines et la chambre de l’économe.

L’ensemble formait une quadrilatère qui allait de la chapelle au jardin, pour revenir à l’angle de la rue des Maix. Rapidement, les travaux se poursuivirent. En 1673, on construisit un nouveau corps de bâtiment qui prenait à l’angle de la rue des Maix et en 1682, on agrandit la chapelle, tout en élevant des murs, pour délimiter la propriété.

En 1818, la ville de Vézelise décida de démolir la porte Notre-Dame, trop étroite, la circulation devenant de plus en plus difficile. Cette même année, l’hôpital entreprit de construire le bâtiment qui donne aujourd’hui sur la rue, mais il fut difficile d’équilibrer dépenses et recettes. En effet, avant la Révolution, l’hôpital disposait de rentes importantes. Il y avait d’abord le revenu des terres situées à Vézelise, Laloeuf et Chaouilley. Il y avait aussi les dons et legs de certains pensionnaires, les amendes infligées pour les délits et enfin, les quêtes de la paroisse.

Ces revenus avaient été spoliés en partie à la Révolution. L’hôpital avait été compensé pour ces pertes par une somme en or de 2900 F, mais cela ne suffisait pas pour régler la construction de ce nouveau bâtiment. Les administrateurs firent alors appel à la générosité du duc et de la duchesse d’Angoulême, en visite à Nancy ; une somme de 3000 F leur fut accordée par le Ministère de l’Intérieur, en octobre 1819.

Enfin, le hasard joua en faveur des administrateurs, qui n’avaient pas, malgré tout, bouclé leur budget. Ils découvrirent dans les archives de l’hospice, la preuve d’un prêt de 6000 livres, accordé par l’hôpital à la ville de Vézelise, le 11 décembre 1789. Cette somme fut remboursée avec l’autorisation du préfet de la Meurthe. En ajoutant à l’ensemble de ces sommes, quelques dons reçus par ailleurs, les travaux furent exécutés totalement.
Vers les années 1980, d’importantes transformations furent entreprises, puis vint le déménagement dans les nouveaux locaux, sur les hauteurs de Vézelise où se poursuit la mission débutée il y a plus de six cents ans.

Sources

Histoire méconnue du Canton de Vézelise, de Bernard PERRIN